6088m, les mégathons á leur apogée..

08/08/2013 21:57

Au cours de notre voyage on apprend qu'il y a en Bolivie un sommet de plus de 6000m des plus accessible au monde, le Huayna Potosi qui culmine a 6088m.

Nous décidons donc de tenter notre chance apres s'etre acclimatées a l'altitude dans la cordillere blanche et au machu picchu (malheureusement pas de photo...étourderie oblige!!!)

Nous partons avec une agence conseillée par d'autres fancaises, non pas pour ses guides d'excellence mais pour son service culinaire de quantité et de qualité (important pour pouvoir grimper).

Le treck dure trois jours: le premier jour est une initiation aux techniques d'alpinisme (piolet, crampons et encordage), nous dormons á un premier refuge. Le deuxiéme jour nous grimpons au camp de base oú nous arrivons vers midi et demi, nous commencons á sentir les effets de l'altitude, chaque geste nous semble etre un effort! Nous dinons á 17h et allons nous coucher á 18h. Le réveil est á minuit pour un départ á une heure du matin. La neige est moins dangeureuse la nuit et, autre avantage de marcher la nuit, nous ne voyons pas les cotes qui nous tendent les bras!!

Nous étions 6 garcons et 6 filles á avoir atteint le camp de base, 3 filles décident de ne pas se lever pour tenter l'ascension ayant déjá trouvé celle de la veille trop difficile. Nous sommes donc trois filles et six garcons á se lever de bon matin et á enfiler maintes et maintes couches pour survivre contre le froid (liggins polaire, pantalon de ski, tee-shirt, sous-couche thermique, 3 polaires, 3 paires de gants, 2 paires de chaussettes, écharpe, bonnet, casque...il n'y a que le bout du nez qui dépasse douloureusement). Température annoncée au sommet: -30.

Nous sommes les premiéres á partir dans la nuit noire, crampons au pied, piolet á la main, lampe au front, harnachées et encordées á notre si cher guide. Seule la lune, les étoiles et nos lampes brisent l'obscurité, l'atmosphére est á la fois inquiétante et magique.

Les autres groupes partent á une demie heure d'intervalle et nous doublent les uns aprés les autres mais nous ne voyons pas passer la troisiéme représentante de la gente féminine, nous apprendrons plus tard qu'étouffée par le mal de l'altitude elle a, non sans tristesse, rebroussé chemin.

Aprés 5h de marche éprouvantes nous appercevons les premiéres lueurs du jour, avec elles le bout du tunnel: le sommet est 188m plus haut au dessus de nos tetes. Le levé de soleil est á couper le souffle (ou c'est peut etre l'altitude, on ne sait pas trop.. lol)

Arrivées á 6000m d'altitude la derniére ligne droite consiste á grimper une créte oú nous avons á peine la place de poser deux pieds joints avec á droite 1000m de précipice et á gauche environ 200m. Heureusement la neige forme á notre droite un petit muret dans lequel nous plantons notre piolet ayant ainsi presque l'impression d'etre en sécurité.

Petit encas rapide au sommet le temps de savourer l'instant mais le froid nous pousse á ne pas rester trop longtemps immobiles. Allez.......vamos.....faut tout redescendre maintenant....malheureusement on n'a pas trouvé la tyrolienne, ca sera á pied!!

Nous mettons 4h á redescendre au camp de base, les pieds sont lourds mais nous découvrons notre parcours avec stupéfaction: pentes impressionnantes et magie du paysage. Arrivées au camp de base, il est 11h30, on nous met la soupe á la bouche. La cuisiniére et le guide ont bien compris que ce n'est pas nous qui allons aller á la soupe!!

Aprés avoir repris un peu d'energie il faut qu'on refasse nos sacs, qu'on remette nos "fucking" crampons et qu'on descende jusqu'au premier camp. Nous mettons 1h30 á redescendre et quel plaisir en arrivant de boire un verre de coca et de poser ses fesses dans un engin motorisé qui nous conduit jusqu'á la paz.

On est fiéres de nous mais on relativise sur nos capacités quand on voit le guide ne montant pas dans la voiture repartir illico avec un autre groupe pour la meme aventure, on reste des filles de la ville, il y a les hommes de la montagne...